Quand on vit avec un chien, un chat, un lapin nain ou un perroquet caractériel, on devient un peu enquêteur. On scrute l’assiette, le regard, la façon d’entrer dans la pièce. On apprend la météo de leur humeur comme on lit le ciel avant l’averse. Et parfois, le baromètre chute. Un vomi sur le tapis, une boiterie, une litière boudée, des plumes arrachées… Que faire, concrètement, sans se perdre entre conseils culpabilisants et promesses magiques ?
Je suis vétérinaire et comportementaliste depuis plus de 35 ans. J’ai vu des chiens aboyer sur le facteur à 6h du matin avec la conviction d’être gardiens de la République, des chats tracer des hiéroglyphes d’urine dans une baignoire, des lapins jouer les stoïques alors qu’ils souffraient, des perroquets inventer des scénarios dignes de Molière pour ne pas aller dormir. Voici une méthode simple, humaine et rigoureuse pour agir vite et bien quand votre compagnon est malade ou vous semble « anormal ».
1. Commencer par trier l’urgence
Avant de chercher des explications comportementales ou d’essayer une tisane de camomille pour chat (non), on évalue l’urgence médicale. Certains signes imposent un appel immédiat à un vétérinaire de garde. N’attendez pas le lundi.
- Chiens et chats : difficultés respiratoires, gencives très pâles ou bleutées, saignement abondant, convulsions, incapacité à se lever, abdomen dur et douloureux, ingestion suspecte de toxiques (chocolat, xylitol, raisin, médicaments), paralysie soudaine, fièvre élevée persistante, rétention d’urines, vomissements répétés avec apathie, douleur intense.
- Lapins nains : arrêt d’appétit ou de crottes au-delà de 6-8 heures, abdomen gonflé, hypothermie, apathie. Pour un lapin, un « petit coup de mou » est souvent une urgence.
- Oiseaux (perroquets…) : abattement marqué, respiration bec ouvert, plumes ébouriffées prolongées, chute de poids en 24-48h, saignement, impossibilité de se percher.
Si vous reconnaissez l’un de ces cas, appelez un vétérinaire d’urgence et préparez le transport. Tout le reste peut attendre 10 minutes de plus pour s’organiser. Mais pas ça.
2. Si ce n’est pas urgent : un plan en quatre temps
Quand l’état général est stable et que le symptôme est modéré, on suit ce plan simple. Il tient sur un frigo.
- Observer : quoi, depuis quand, quelle fréquence, dans quel contexte. Filmez si possible (un chien qui boitille quand il sort du panier, un chat qui tousse après avoir couru).
- Mesurer : température (chien/chat : environ 38-39°C), fréquence respiratoire au repos (chien 10-30/min, chat 20-30/min), appétit, consommation d’eau, urine/selles, niveau d’activité. Pour un lapin, poids et quantité de crottes.
- Limiter les risques : sécuriser l’environnement, réduire les excitants, aménager une zone calme, proposer de l’eau fraîche, du repos, du foin à volonté pour le lapin, éviter les jeux intenses si boiterie.
- Contacter : prendre rendez-vous avec votre vétérinaire traitant, et si le problème est principalement comportemental ou chronique, prévoir aussi un bilan comportemental. La santé et le comportement dialoguent en permanence.
« J’ai filmé Loulou qui tourne en rond avant de me mordre la manche. En consultation, la vidéo a tout changé : on a vu l’agitation monter dès que j’approchais la porte. On a travaillé l’anticipation de mes départs et la gestion de la frustration. » – Sophie, maîtresse de Loulou, border collie de 3 ans
3. Maladie ou comportement ? Les indices à ne pas rater
La frontière n’est pas un mur, c’est une passerelle. Une douleur cachée peut déclencher de l’agressivité. Un stress chronique peut provoquer une cystite chez le chat. On observe à la loupe quelques marqueurs.
Les grands indicateurs de santé quotidienne
- Appétit : chute brutale d’appétit = alerte. Chez le chat, pas de jeûne prolongé (risque pour le foie au-delà de 24-48h). Chez le lapin, l’arrêt d’appétit est une urgence.
- Hydratation : augmentation ou baisse soudaine des prises d’eau, gencives sèches, peau moins élastique. Garder un oeil sur la litière/l’herbe : urines plus rares ou trop fréquentes, sang, effort pour uriner.
- Elimination : diarrhée, selles noires (digestion de sang), constipation, absence de crottes chez le lapin.
- Douleur : grognements au toucher, boiterie, dos voûté, oreilles couchées, léchages/griffades focalisés, pupilles dilatées, respiration rapide.
- Comportement : retrait, irritabilité, sommeil perturbé, jeux délaissés, toilettage excessif, grattage, aboiements soudains, vocalisations nocturnes.
- Posture et mouvement : difficulté à sauter (chat), à monter dans la voiture (chien), ailes tombantes (perroquet), immobilité prolongée (lapin).
Un seul signe isolé et fugace n’est pas un drame. Plusieurs signes, ou un signe qui persiste, appellent un bilan. « Comportement anormal » commence souvent dans le corps.
Signes spécifiques par espèce
- Chien : halètements hors chaleur/exercice, agressivité soudaine, destruction ciblée près des portes (anxiété de séparation), se cache, refuse les caresses brusquement, démangeaisons (allergies), vomissements répétés, alimentation de rue (risque corps étranger).
- Chat : urine hors litière (penser cystite, douleur, litière inadaptée), grattage, perte de poils, miaulements nocturnes (douleur, hyperthyroïdie chez le senior), baisse d’entretien du pelage, vomissements fréquents, perte de poids.
- Lapin : arrêt d’appétit, petits crottins ou absence de crottes, bave (dents), grincements, immobilité, recroquevillement, diarrhée, mouchetures de sang, agressivité soudaine (douleur).
- Perroquet : arrachement de plumes, cris répétitifs, apathie, refus de se percher, régurgitations répétées, picage des pattes, auto-mutilation, agressivité hormonale saisonnière.
4. Cas concrets : des histoires, des solutions
Le chien qui détruit tout quand vous partez
« Mon berger australien a mangé deux canapés et le coin d’une porte en 15 jours. J’ai cru à la « malice ». Le vétérinaire a parlé d’anxiété de séparation, on a filmé les départs et on a compris. » – Karim
Destruction près des issues, vocalisations, salivation… L’anxiété de séparation est fréquente. Première étape : éliminer une douleur ou un trouble médical (un chien qui grignote pour calmer une douleur gastro-intestinale, ça existe). Ensuite, on agit sur trois axes :
- Rituels de départ/retour : neutraliser les signaux (« chaussures », clés), départs progressifs millimétrés, retours calmes.
- Enrichissement : Kong fourré, tapis de fouille, mâchouillage sécurisé, casse-têtes. Un cerveau occupé cogite moins à la catastrophe.
- Accompagnement pro : protocole comportemental individualisé, parfois avec soutien médicamenteux si l’angoisse est massive. On n' »éduque » pas une panique.
Astuce utile : installez une caméra. Elle raconte une vérité que le coussin éventré ne dit pas : à quelle minute survient la crise, avant ou après votre départ, qu’est-ce qui l’aggrave (bruit d’escalier, livreur).
Le chat qui urine dans la baignoire
« On a changé de canapé et Virgule a commencé à faire pipi… dans la baignoire. On s’est disputés pendant des semaines. L’écho a montré une cystite idiopathique. On a changé la litière, ajouté des cachettes, et c’est rentré dans l’ordre. » – Marion
Uriner hors litière n’est pas une « vengeance ». C’est un symptôme. Priorité : vérifier le tractus urinaire (surtout chez le mâle, où l’obstruction peut être fatale). Ensuite, on révise l’environnement :
- Litière : nombre de bacs = nombre de chats + 1, bacs grands, non couverts si possible, substrat fin non parfumé, nettoyage quotidien.
- Eau et alimentation : eau fraîche en plusieurs points, fontaine, ration humide partielle, enrichissement alimentaire pour casser l’ennui.
- Stress : gestion des bruits, des conflits entre chats, zones en hauteur, cachettes, routines prévisibles, moments de jeu courts et fréquents.
On peut ajouter des phéromones synthétiques, un peu comme on allume une veilleuse dans un couloir sombre : ça n’explique pas tout, mais ça aide certains chats à reprendre confiance.
Le lapin qui ne mange plus
« Cookie a cessé de manger, je pensais qu’il boudait ses granulés. Quatre heures plus tard, il ne faisait plus de crottes. L’urgence nous a sauvés. » – Elsa
Chez le lapin, l’arrêt d’appétit n’est jamais « psychologique ». C’est une urgence vétérinaire. Pendant que vous appelez :
- Laissez foin à volonté, eau tiède à disposition, gardez-le au chaud et au calme.
- N’essayez pas de forcer l’alimentation sans avis, ni de donner des huiles essentielles.
- Préparez l’historique : type d’alimentation, accès à l’extérieur, dents, crottes, comportements récents.
Souvent, derrière, il y a des dents trop longues, une douleur digestive, un stress intense, une infection. Le lapin est un champion pour cacher sa douleur. Ne le laissez pas gagner cette médaille.
Le perroquet qui s’arrache les plumes
« On disait que Tika « faisait sa crise d’ado ». En fait, elle dormait 6 heures par nuit, sans douche, pas de foraging. On a corrigé le cadre, vérifié la santé, et les plumes ont repoussé. » – Alain
Le picage n’est ni caprice ni simple « ennui ». On commence par un bilan santé (peau, parasites, carences, douleur, troubles hormonaux). Ensuite on investit le quotidien :
- Sommeil : 10-12 heures d’obscurité calme, couverture de cage, rituels stables.
- Douche et UV : brumisations régulières, accès à la lumière naturelle indirecte, lampe UVB dédiée si besoin.
- Foraging et social : nourriture cachée, jouets à détruire, temps d’interaction de qualité sans hyperstimulation, respect des signaux d’arrêt.
Les perroquets sont des cerveaux sur pattes avec des ailes. Ils ne vont pas « aller mieux » dans le vide. Ils vont mieux quand la scène est bien éclairée, les rôles clairs, et que le scénario respecte leur espèce.
5. Premiers secours : ce que vous pouvez faire (et ce qu’il faut éviter)
- Ne donnez jamais de médicaments humains (ibuprofène, paracétamol, aspirine, anxiolytiques) sans avis vétérinaire. Certains sont mortels chez le chat et le chien.
- Intoxications : chocolat, xylitol (chewing-gum sans sucre), raisins/raisins secs, oignons/ail, alcool, cannabis, médicaments, anti-limaces, plantes toxiques (lys chez le chat). Appelez un vétérinaire sans délai. N’induisez pas de vomissements sans consigne.
- Chaleur : suspicion de coup de chaleur (halètements, prostration, gencives rouges, collapsus) = placez l’animal à l’ombre, mouillez avec eau fraîche (pas glacée), ventilation, voiture vers la clinique. Ne couvrez pas entièrement d’eau glacée.
- Hémorragies : compresse et pression continue 5-10 minutes. Si corps étranger planté, ne pas l’ôter, stabiliser et consulter.
- Convulsions : éloigner objets, baisser lumières, ne mettez rien dans la bouche, notez la durée, appelez dès que possible.
- Traumatismes : manipulations minimales, couverture pour maintenir au chaud, muselière douce si douleur (sauf en cas de détresse respiratoire), transport.
Une bonne trousse de premiers secours pour animal contient des compresses stériles, bandes, solution antiseptique adaptée, thermomètre, gants, sérum physiologique, pince à tique, muselière souple, numéros de la clinique et du centre antipoison vétérinaire.
6. Quand peut-on surveiller 24 heures ? Et quand non ?
Surveiller ne veut pas dire ignorer. C’est un choix actif, avec critères clairs. Exemples où une observation rapprochée de 12-24h peut se défendre :
- Chien : vomissement unique sans abattement, diarrhée légère sans sang et bon état général, petite boiterie non douloureuse qui s’améliore au repos, petite plaie superficielle propre.
- Chat : boule de poils occasionnelle, repas sauté une fois mais appétit à la prise suivante, éternuements légers sans fièvre ni baisse d’appétit.
En revanche, chez le lapin et chez les oiseaux, on consulte tôt. Leur physiologie cache les signes et se dégrade vite. Et chez tout animal, douleur, abattement, fièvre, sang, respiration anormale = pas d’attente.
7. Ce que le corps raconte : check-list maison
- Température : apprenez à prendre la température de votre animal calmement. Notez sa valeur habituelle quand tout va bien.
- Respiration au repos : comptez les mouvements thoraciques quand il dort. Gardez cette « ligne de base » dans un carnet.
- Poids : pesez régulièrement, surtout les seniors, les chats sujets à la thyroïde, les lapins et les petits perroquets. Une perte insidieuse est un klaxon discret.
- Bouche et dents : halitose, tartre, gencives rouges, hypersalivation, difficulté à mâcher. Les douleurs dentaires changent des vies… en silence.
- Peau et poils/plumes : démangeaisons, pellicules, zones sans poils, plumes cassées, picage localisé.
8. Avant le rendez-vous : préparez le terrain
Une bonne consultation se prépare comme un bon road trip. On ne part pas sans carte ni huile dans le moteur.
- Journal des signes : dates, heures, contexte, vidéos. « Toujours après le repas ? après le passage du camion poubelle ? seulement quand il est seul ? »
- Echantillons : urine fraîche du chat (litière non agglomérante temporaire), selles si trouble digestif.
- Liste des aliments et friandises, plantes à la maison, produits ménagers, antiparasitaires utilisés, médicaments récents.
- Historique : vaccins, voyages, changements (déménagement, arrivée d’un bébé, travaux, nouveau compagnon).
« On a apporté la vidéo du moment où Pipo se met à boiter après la sieste. Sans ça, on n’aurait pas vu que c’est en se relevant qu’il a mal. Arthrose débutante, traitement léger, tapis bien épais, et c’est reparti. » – Lucie
9. Et si « ce n’est que du comportement » ?
J’aime rappeler que le « comportement » n’est pas un outil à punir mais une information à comprendre. Quand on a écarté la maladie, on construit du mieux-vivre ensemble.
- Routines prévisibles : heure de repas, de jeu, de repos. Les animaux adorent savoir à quelle sauce la journée va être mangée.
- Enrichissement adapté : flair et mastications pour le chien, chasse au jeu pour le chat, foraging pour le perroquet, exploration sécurisée pour le lapin.
- Communication claire : signaux cohérents, apprentissages doux, récompenses. On n’enseigne pas la confiance à coups de tonnerre.
- Respect des besoins d’espèce : gratter, grimper, mastiquer, voler (métaphoriquement pour le perroquet en intérieur), se cacher.
Quand la situation dépasse vos épaules, faites confiance aux pros : vétérinaire, comportementaliste, éducateur formé au renforcement positif. On ne « répare » pas une relation, on la réapprend.
10. Trois portraits pour apprendre à regarder autrement
« Il est têtu » ou « il a mal » ?
Rex refuse obstinément de sauter dans le coffre. On dit « têtu ». Puis on palpe ses hanches : douleur. Le diagnostic d’arthrose tombe. On adapte : traitement, rampe, exercices doux, poids surveillé, tapis antidérapants. Le « caractère » avait des raisons que la hanche connaissait.
« Elle est malpropre » ou « elle est inquiète » ?
Chanel urine près de la fenêtre après l’arrivée d’un chat du voisin. Bilan urinaire normal. On bloque la vue stressante, on enrichit l’environnement, on multiplie les bacs, on joue deux fois 5 minutes par jour, on propose des cachettes. Les marquages cessent. Ce n’était pas une faute, c’était une lettre ouverte.
« Il est capricieux » ou « il ne sait plus quoi faire » ?
Un gris du Gabon hurle tous les soirs dès 18h. On parle « caprice ». En réalité, pas de rituel d’extinction des feux, pas de période calme avant la nuit, lumière vive jusqu’à 22h, pas de douche depuis des semaines. On installe une routine, on baisse la lumière, on couvre partiellement, on ajoute des douches tièdes. Les cris régressent. La scène était trop bruyante.
11. Nourrir, bouger, dormir : les trois piliers anticrises
- Alimentation claire : ration adaptée, régulière, éviter les « buffets surprises » qui chamboulent le transit. Pour le chat, fractionnement des repas ou distributeur interactif pour respecter la petite chasse. Pour le lapin, foin de qualité majoritaire.
- Activité mesurée : sorties quotidiennes pour le chien (renifler est un besoin, pas un luxe), jeux courts et variés pour le chat, sorties sécurisées et tunnels pour le lapin, séances de foraging pour le perroquet.
- Sommeil respecté : zones de repos sacrées, pas de sollicitations permanentes, silence relatif la nuit, obscurité pour les oiseaux.
Ces trois piliers ne guérissent pas tout mais ils empêchent beaucoup de petites braises de devenir des feux de forêt.
12. Ce qu’il ne faut pas faire (même si Internet le dit)
- Punir un symptôme : gronder un pipi hors litière, crier sur un chien anxieux, couvrir une cage pour « faire taire » un perroquet stressé. On ajoute du stress à la douleur. On soigne, on éduque, on n’humilie pas.
- Autodiagnostic hasardeux : « c’est psychologique », « c’est une vengeance », « c’est les dents », « c’est l’alpha ». Non. On collecte des indices, on confirme avec un pro.
- Tisanes, huiles essentielles, remèdes maison sans avis : toxiques possibles, interactions. Le naturel n’est pas synonyme d’inoffensif.
- Changer tout d’un coup : litière, croquettes, horaires… Le vivant déteste les tremblements de terre organisationnels. On ajuste, on teste, on mesure.
13. Travailler main dans la main avec les pros
Un bon « réseau » vaut mieux que mille recherches nocturnes. Votre vétérinaire généraliste est la tour de contrôle. Ensuite, selon les besoins :
- Vétérinaire comportementaliste : quand l’émotion envahit le quotidien, quand la douleur est traitée mais que l’anxiété persiste, quand il faut un plan global.
- Educateur/entraîneur formé au renforcement positif : pour traduire le plan en gestes du quotidien, sécuriser et vous coacher.
- NAC et aviaire : pour lapins et oiseaux, un vétérinaire formé à ces espèces. Leur médecine est spécifique.
- Nutrition : ajustements de ration, troubles digestifs chroniques, perte de poids, appétit difficile.
« Le jour où j’ai compris que je n’avais pas à tout porter seule, j’ai soufflé. Et mon chien aussi. » – Claire
14. Un pas de côté : l’art de tenir un carnet
Je demande souvent un « carnet de bord ». Ce n’est pas un gadget. C’est un stéthoscope narratif. Que note-t-on ?
- Heures de repas, composition, appétit.
- Sorties, activités, rencontres, réactions notables.
- Eliminations (urines/selles), incidents.
- Signes particuliers : toux, vomi, boiterie, démangeaisons, cris.
- Humeur : joueur, grognon, câlin, distant.
Avec ce carnet, vous passerez de « ça va pas depuis un moment » à « depuis jeudi, il boit 2 fois plus, urine 3 fois la nuit, et ne joue plus après 18h ». Pour nous, c’est de l’or clinique.
15. Des repères concrets pour agir dès ce soir
- Affiche urgence sur votre frigo : numéros de la clinique, du vétérinaire de garde, adresse, itinéraire, horaires.
- Vérifiez la trousse : compresses, désinfectant adapté, thermomètre, gants, bandages, pince à tique, muselière souple, seringues sans aiguille (pour eau/sérum phy), couverture.
- Faites une pesée de référence et notez-la.
- Filmez le symptôme si récurrent (boiterie, toux, crises d’agitation, mictions hors bac).
- Planifiez un check-up annuel (ou semestriel pour seniors/NAC). Les bilans détectent l’invisible.
16. Les mots pour finir : ni panique, ni déni
Vivre avec un animal, c’est accepter une part d’incertitude et beaucoup de responsabilités douces. Ni panique, ni déni. On regarde, on mesure, on protège, on consulte. On laisse la porte ouverte aux hypothèses sans s’y enfermer. On écoute ce que l’animal dit, parfois très fort (aboiements, destructions), parfois dans un chuchotement (gencives pâles, jeu délaissé). Et on se souvient que l’erreur n’est pas de ne pas avoir su avant, mais de ne pas agir quand on sait.
« Ce qui m’a aidée, c’est de comprendre que mon chat n’était pas contre moi, il était en difficulté. Le jour où j’ai cessé de prendre les pipis comme un affront, j’ai vraiment commencé à l’aider. » – Nadia
La science est une boussole, pas une camisole. L’humour nous garde souples, la routine nous garde stables, l’observation nous garde précis. Entre les trois, il y a un couloir confortable où animaux et humains avancent ensemble. Quand votre compagnon est malade ou agit « bizarrement », prenez sa patte dans la vôtre : vous n’êtes pas seul, et il y a une marche à suivre.
Annexe pratique : pense-bête des signes d’alarme
- Chiens/chats : respiration difficile, gencives pâles/bleues, saignement, convulsions, abdomen douloureux, paralysie, rétention d’urines, ingestion toxique, vomissements répétés + abattement, douleur intense.
- Lapins : arrêt d’appétit ou de crottes > 6-8h, abdomen gonflé, abattement, hypothermie.
- Oiseaux : bec ouvert pour respirer, posture ébouriffée persistante, saignement, chute de poids rapide, incapacité à se percher.
Retenez ces mots-clés utiles au quotidien : vétérinaire d’urgence, signes de douleur, chien malade, chat urine hors litière, anxiété de séparation, intoxication chien chat, diarrhée chien, vomissements chat, lapin qui ne mange plus, perroquet qui s’arrache les plumes, boiterie, gencives pâles, plan d’urgence, trousse de premiers secours, routines apaisantes, comportement anormal.
Et souvenez-vous : votre animal ne fait pas « exprès ». Il exprime. A nous de traduire, avec tendresse et méthode.