La coprophagie, terme scientifique pour désigner l’acte de manger ses propres excréments ou ceux d’autres animaux, est un comportement qui peut sembler déroutant, voire répugnant pour les propriétaires de chiens. Pourtant, ce phénomène est plus fréquent qu’on ne le pense et peut s’expliquer par une multitude de raisons, allant de l’instinct animal à des problèmes de santé. Dans cet article, nous allons explorer les différentes raisons pour lesquelles votre chien pourrait adopter ce comportement et comment y remédier.
Une question d’instinct
Pour comprendre la coprophagie, il est important de se rappeler que les chiens, tout comme leurs ancêtres, les loups, ont des comportements instinctifs qui sont profondément ancrés dans leur nature. Dans la nature, les excréments peuvent servir à masquer l’odeur des jeunes chiots pour les protéger des prédateurs. En mangeant les excréments, la mère assure la sécurité de sa portée. Il est donc possible que ce comportement persiste chez certains chiens, même s’ils ne sont plus en milieu sauvage.
Un exemple frappant est celui de Max, un labrador de deux ans, qui a commencé à manger ses excréments après avoir été sevré trop tôt. Son propriétaire, Sophie, a remarqué que Max avait tendance à être anxieux et à chercher des moyens de se réconforter. Elle a alors compris que ce comportement était lié à une réponse instinctive de survie.
La curiosité et le besoin d’explorer
Les chiots, en particulier, sont des explorateurs nés. Ils utilisent leur bouche pour découvrir le monde qui les entoure, ce qui peut inclure leurs propres excréments ou ceux d’autres animaux. Ce comportement peut être stimulé par l’ennui ou un manque d’activité physique. Si votre chien ne se dépense pas suffisamment, il peut être tenté de s’occuper en explorant des choses qui ne sont pas particulièrement appétissantes, mais qui attirent son attention.
Julien, un jeune maître de boxer, a partagé son expérience : « Je pensais que mon chien était fou de manger ses excréments. Puis, j’ai réalisé qu’il restait seul pendant de longues périodes sans stimulation. J’ai commencé à l’emmener en promenade plus souvent et à jouer avec lui, et la coprophagie a diminué de manière significative. »
Des raisons médicales sous-jacentes
Il est crucial d’exclure des problèmes de santé lorsque l’on constate ce comportement. Certaines conditions médicales peuvent pousser un chien à manger ses excréments. Par exemple, des troubles digestifs, comme la malabsorption des nutriments ou des infections parasitaires, peuvent entraîner une carence nutritionnelle, incitant ainsi le chien à rechercher des nutriments dans ses excréments.
Des témoignages comme celui de Claire, qui a remarqué que son bichon maltais, Coco, mangeait ses excréments après avoir été diagnostiqué avec des problèmes de pancréatite, illustrent bien ce point. Après avoir traité la maladie, Coco a cessé ce comportement.
Les maladies pouvant causer la coprophagie
- Infections parasitaires (vers intestinaux, par exemple)
- Problèmes de malabsorption (comme la maladie de Crohn)
- Diabète sucré
- Hypothyroïdie
Le rôle de l’alimentation
Une autre explication fréquente à la coprophagie peut être liée à l’alimentation. Si un chien ne reçoit pas une alimentation équilibrée ou nutritive, il peut chercher à compenser en se tournant vers ses excréments. De plus, certains aliments peuvent provoquer des selles au goût ou à l’odeur plus attrayants pour le chien, ce qui peut renforcer ce comportement.
Par exemple, Lucie a changé la nourriture de son golden retriever, qui avait tendance à manger ses excréments. Après avoir opté pour une alimentation riche en protéines et en fibres, elle a remarqué que cette habitude s’était atténuée. « C’était comme une révélation, il semblait beaucoup plus satisfait et n’avait plus l’envie de fouiller dans ses excréments, » raconte-t-elle.
Que faire en tant que propriétaire ?
Face à ce comportement, il est essentiel de rester calme et de ne pas réagir avec dégoût ou colère. La réprimande peut aggraver l’anxiété de votre chien et accentuer le comportement. Voici quelques conseils pratiques pour gérer la situation :
- Consultez un vétérinaire pour exclure des problèmes de santé sous-jacents.
- Assurez-vous que votre chien reçoit une alimentation équilibrée et nutritive.
- Augmentez l’activité physique et les jeux pour stimuler mentalement votre chien.
- Évitez de laisser des excréments à portée de votre chien dans le jardin ou lors des promenades.
- Envisagez d’utiliser des produits dissuasifs spécialement conçus pour rendre les excréments moins attrayants.
En prenant ces mesures, vous pouvez contribuer à réduire la coprophagie chez votre chien tout en renforçant votre lien avec lui. Rappelez-vous que chaque chien est unique et que ce qui fonctionne pour l’un peut ne pas fonctionner pour un autre.
Les facteurs psychologiques
En plus des raisons physiologiques et comportementales, des facteurs psychologiques peuvent également jouer un rôle dans la coprophagie. L’anxiété, le stress ou même des troubles comportementaux peuvent pousser un chien à adopter cette habitude. Un chien qui se sent isolé ou qui vit des changements majeurs dans son environnement (comme un déménagement, l’arrivée d’un bébé ou la perte d’un compagnon) peut chercher à se réconforter par des comportements autostimulants, y compris la coprophagie.
Par exemple, Marc, un propriétaire de bulldog anglais, a remarqué que son chien, Oscar, mangeait ses excréments après le décès de son vieux compagnon canin. Marc a décidé de consulter un comportementaliste animalier qui lui a recommandé d’introduire de nouvelles routines et de passer plus de temps de qualité avec Oscar pour réduire son anxiété. Après quelques mois, le comportement a diminué considérablement.
La prévention : établir une routine saine
Établir une routine quotidienne avec votre chien peut grandement contribuer à diminuer la coprophagie. En intégrant des moments de jeu, d’exercice et d’interaction, vous renforcez non seulement votre lien, mais vous offrez également à votre chien des alternatives saines pour canaliser son énergie. La socialisation avec d’autres chiens peut également aider à réduire l’ennui et à stimuler son mental.
Quelques conseils pratiques pour une routine efficace :
- Prévoyez des promenades régulières pour que votre chien puisse explorer de nouveaux environnements.
- Jouez à des jeux interactifs comme la recherche d’objets ou le frisbee pour stimuler son esprit.
- Consacrez du temps à des activités d’agilité ou d’obéissance, qui renforcent la complicité entre vous et votre chien.
- Offrez-lui des jouets à mâcher adaptés à son âge et à sa taille pour occuper ses mâchoires et son esprit.
Quand consulter un professionnel ?
Si malgré vos efforts, la coprophagie persiste, il peut être judicieux de consulter un vétérinaire ou un comportementaliste animalier. Ces professionnels peuvent effectuer une évaluation approfondie pour identifier d’éventuels problèmes sous-jacents, qu’ils soient médicaux ou comportementaux. Souvent, un regard extérieur peut apporter des solutions que vous n’auriez pas envisagées.
Par exemple, Émilie a consulté un comportementaliste après que son cocker spaniel, Bella, ait développé l’habitude de manger ses excréments pendant plusieurs mois. Le comportementaliste a recommandé des modifications alimentaires et quelques exercices spécifiques pour aider Bella à gérer son anxiété. En quelques semaines, Émilie a vu une nette amélioration.
Conclusion
La coprophagie chez les chiens est un comportement complexe qui peut découler de divers facteurs, allant des instincts naturels aux besoins psychologiques. En tant que propriétaires d’animaux de compagnie, il est essentiel d’observer attentivement nos chiens et d’adapter notre approche en fonction de leurs besoins individuels. Avec patience et compréhension, il est possible de réduire ce comportement et d’améliorer le bien-être de votre compagnon à quatre pattes.
Rappelez-vous que chaque chien est un individu, et ce qui fonctionne pour l’un peut ne pas fonctionner pour un autre. Soyez attentif aux signes de stress ou d’anxiété chez votre animal, et n’hésitez pas à demander de l’aide professionnelle si nécessaire. En fin de compte, le lien que vous établissez avec votre chien est précieux, et chaque effort que vous déployez pour comprendre son comportement en vaut la peine.